En sortant de la laverie, nous percevons derrière la maison un homme qui fait du feu. C’est assez rare pour nous intriguer, nous nous rendons compte qu’il est en train de mettre à cuire un agneau. Mode de cuisson”a la cruz”,  et il nous invite à revenir dans deux heures quand il sera cuit: la fête se donne parce que la lavandière construit une maison deux cuadras plus loin, et qu’on vient de terminer le toit aujourd’hui!  Nous n’hésitons pas, nous passons au supermercado acheter deux bouteilles de vin et à l’heure dite, en revenant chercher notre linge sec, nous partageons la fête.  Une dizaine de gars plutôt jeunes -25 a 30 ans - les amis de la lavandière et ses ouvriers, un seul plus âgé, celui qui dirige la cuisson, les fernet branca coca dans le verres, une guitare apparait, mais d’abord les choses sérieuses. Plusieurs plateaux de salade, du pain pour poser sa viande, et on débroche le cordero cuit à point.  Savoureux, fin, nettement meilleur j’en suis sur que celui que nous avions dans la tête de trouver dans un resto. Et avec l’ambiance en plus.  Les argentins ne parlent pas vite, nous a t on dit. Mais quand la conversation s’engage sur des sujets  difficiles ou pointus, c’est comme chez nous, il faut s’accrocherpour suivre, surtout qu’enfoot, je n’enconnais pas grand chose. Au pays de Maradona! De temps en temps l’un ou l’autre s’adresse a nous, la conversation se fait en espagnol comme nous pouvons, avec beaucoup de bonne volonté et quelques gestes. On se comprend très bien. Et nous apprenons beaucoup sur le village, sur leur vie, leur pays, le temps qu’il fait ici… Quelle merveilleuse manière que d’entrer en contact avec la population que cette fête toute gentille, tout en joie et en douceur. Pendant que la gourde de cuir remplie de vin tourne de main en main, la guitare sort entre les mains du poète local dont la production est tout à fait honorable. Vers 11 heures nous prenons congé. La fête continuera un peu sans nous, mais plus très longtemps: demain est un autre jour et le travail n’attend pas.