Il fait froid ce matin à Taza. Deux petits degrés au dessus de zéro, et le ciel est encore chargé avec un vent à décorner les bœufs. Il faut dire que la vallée est située dans une passe par où sont passées toutes les invasions, des romains aux français, en passant par les arabes de diverses générations, et peut être même doit-on ajouter les carthaginois… Nous pensions aller vers le sud et ses oasis, en passant par Guercif et Midelt pour éviter les neiges d’Ifrane. Mais il fait froid là-bas, nous a-t-on répété. En réalité, il fait froid partout, au Maroc comme en Europe, il neige partout et si le Rif n’a jamais été aussi vert, le Languedoc n’a jamais été aussi blanc ! Notre erreur a été il y a quatre mois de choisir la semaine de la vague de froid pour venir visiter les villes impériales. Nous aurions mieux fait de rester quelques jours dans le Sud et d’aller jusqu’à la Plage Blanche… Changeant notre fusil d’épaule nous décidons de revenir vers l’atlantique, son soleil et ses cieux plus cléments. Mais auparavant, décidant de partir tôt, nous démontons les apparences grand genre de l’hôtel Dauphine : en voulant prendre une douche, je me retrouve avec en main, le robinet d’une eau qui ne sera jamais chaude. Il n‘y a pas de robinet d’arrêt et par ma faute, l’hôtel entier est privé d’eau. Nous ha tons le départ, et nous découvrons que notre voiture est encadrée par trois autres, et qu’il faudra encore déranger un dormeur pour nous libérer. Et c’est ainsi que nous nous trouvons vers 8h00 sur l’autoroute A9 en direction de Rabat, vite habillés et le ventre creux. Nous déjeunerons sur un relai d’autoroute, ils sont habituellement aussi bien fournis et pas plus chers que les restaus ou snacks des grandes villes. . OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA Aussitôt sorti des montagnes, le temps s’améliore. Nous arrivons à El Jadida vers 15h00, débarquons (avec un guide !) à l’hôtel Bordeaux que nous avions choisi et partons visiter la cité portugaise de Mazagan : son église fermée, sa synagogue fermée, sa mosquée fermées (pour nous non musulmans) restent les ruelles de la médina, quand on en voit une, on en voit 100 : petits commerces, tas d’immondices dans les endroits délaissés, et boutiques en tout genre. C’est sympa, mais difficile de plonger comme ça dans cette agitation urbaine sans avoir besoin de quelqu’un ou de quelque chose. OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA L’hôtel Bordeaux est joli, tout carrelé jusqu’au troisième niveau, les chambres donnent sur une cour intérieure assez éclairée. À coté, on trouve l’hôtel de Nice et l’hôtel de France (pour ce dernier, entrée par l’hôtel du Maghreb…) Après soixante ans, ce sont les dernières traces de l’influence française : la poste et le casino ont disparu. les souvenirs des portugvuais sont plus dufrables, parce qu’inscrit dans la pierre OLYMPUS DIGITAL CAMERA Depuis El Jadida, nous refaisons à l’envers la route qui nous a amenés depuis Essaouira vers Casa, en passant dans les même marchés avec les mêmes encombrements : camions, ânes, taxis, triporteurs et piétons. C’est vendredi. Arrivés à Essaouira, comme on nous l’as conseillé, nous nous adressons à un de ces jeunes qui attendent le long de la route avec un trousseau de clés. Nous sommes conduits dans le quartier près de la plage pour visiter des appartements à louer, parmi lesquels nous trouvons notre bonheur. Nous nous posons avec délices : il fait un temps magnifique, le vent est supportable et la température totalement différente de celle que nous avens laissée dans le nord.