Hier soir (enfin, mardi soir), le vent s’est levé dans le sud. Nous avons vu notre camping d’Elouatia se remplir de toute sorte de véhicules, et certains retarder leur départ. Associé à la - presque - marée du siècle, ce vent en a découragé plus d’un de prendre la route tant la prise au vent de certains véhicules rend la conduite dangereuse. Je n’étais pas là pour voir le comportement de ces camions qui transportent, en plus de leur volume normal, une deuxième hauteur de chargement enveloppée d’un filet, portant la hauteur totale du véhicule à 6 m à l’estime, comme on en voit tant dans la région.

Le vent a soufflé toute la nuit. Dépourvu de moyen de mesure, et n’étant pas capable de vérifier par moi-même -je ne parle pas l’arabe- auprès des personnes compétentes, je serais bien embarrassé de vous donner un chiffre. Mon seul moyen de mesure sera la couche de poussière/sable ocre qui a recouvert la voiture que nous avons garée devant notre porte, et aussi celle qui a recouvert notre valise placée non loin de la fenêtre de notre chambre (fenêtre fermée, je précise).

Fait notable, avant que le vent ne se lève, les employés du camping ont arrosé abondamment toutes les plantations de palmiers, au point que je n’avais plus d’eau pour ma douche ! Je ne suis pas sur qu’il y ait un lien de cause à effet, mais peut être. Ce vent était extrêmement desséchant.

Nous avons donc pris la route sans histoire vers 9 heures, pour arriver sans encombre à Agadir vers quatre heures. Plus de 7 heures de route, pauses comprises, pour un bon 350 km. Tout le trafic vers la grand sud (Laayoune, Dakhla) est à ce régime.

Sur la route nous avons marqué un arrêt dans le café où nous avons pu à l’aller visiter la ruche d’un vieux berbère. Non que le café vaille la peine (c’est juste du Nes) mais nous voulions « interviewer » le vieux pour comprendre comment il récolte son miel. Comme le jeune parlant un peu espagnol n’était pas là, la discussion était ardue, mon lexique franco marocain ne donne pas beaucoup de détails apicoles dans les deux langues. Mais un passant s’interpose, le français est loin d’être sa langue maternelle, mais il réussi à devenir notre « truchement » - je n’oserais pas appeler ça un interprète - pour nous faire comprendre que oui, le vieux découpe l’intérieur de la ruche pour récolter son miel, mais non, l’essaim n’est pas détruit : il chasse les abeilles (dont la reine, la « mère » des abeilles) vers le fond du tube et a ainsi une chance de conserver son capital, au prix semble-t-il de pas mal de piqures contre les quelles il se prétend immunisé. Je n’ai pas vu le miel, mais il doit être assez foncé, mêlant cire et quand même quelques cadavres de « soldats » au nectar couteux qui en sort. Le miel est ici plus cher que chez nous. Je comprends pourquoi.

A la suite de quoi notre passant se fait transporter jusqu’à Guelmin, sur notre route, en récompense des importants efforts fournis!