Dambulla se félicite d’héberger (enfin, héberger, il est dehors, vu sa taille) le plus grand bouddha du monde : 100 pieds de hauteur, et encore, il est assis en lotus !  Il s’agit d’un cadeau fait au Sri Lanka par trois pays bouddhistes, Japon, Corée et Thaïlande. Doré, comme le stûpa qui précède le temple qu’il recouvre, il a été ajouté à un site autrement ancien, puisque le « Temple Cave » a été construit depuis le 1er siècle avant l’ère chrétienne.

Ce temple est constitué de 5 grottes naturelles dans chacune des quelles un bouddha couché est vénéré. C’est un lieu de culte très actif et connu de loin : des nones bouddhistes de je ne sais quel pays y viennent en pèlerinage, avec des centaines d’autres dévots de cette non-religion.

Notre hôte nous conduit avec son tuktuk jusqu’à l’entrée, ou du moins l’endroit où l’on doit -en tant qu’étranger- acheter un billet d’entrée. Bien nous en a pris de lui faire confiance : à plus de 500 mètres de l’entrée du temple, dans un jardin, après un dédale d’escaliers, nous découvrons le fameux ticket counter qui nous permettra d’acquérir le sésame donnant le droit, après être allés jusqu’en haut de la colline, à entrer dans le temple pour y faire -si nous le souhaitons- nos dévotions. Ce jeu de piste est en principe connu de tous ceux qui ont lu leur guide avant d’arriver, mais certains touristes -nous croisons de chinois qui sont dans ce cas- sont allés directement à l’entrée du temple et se font refouler parce que sans sésame ! il leur suffit de redescendre jusqu’au guichet et de remonter jusqu’ici. Ça agrémente la promenade !

Les 5 temples sont abrités dans des abris sous roche, dont la paroi a été construite en façade pour constituer des salles hypogées où sont logés les bouddhas. Le plus ancien a donc 2100 ans et des poussières, le plus « jeune » date du XIVème siècle. L’hôte le plus récent de ces grottes est le dernier roi de Ceylan qui a abdiqué en 1815 au profit de la couronne d’Angleterre lors de la création de l’Empire des Indes.

Les statues allongées dont certaines sont dorées à l’or fin, sont assez impressionnantes. Les siècles de dévotion y ont ajouté de multiples statues connexes et de peintures sur les plafonds, en plus ou moins bon état de conservation. Trois fois par jour, les moines du temple nourrissent le bouddhas, cérémonie à huis clos qui durent quelques dizaines de minutes.

Une foule de singes peuplent le parc et mettent à profit la présentation des offrandes qui leur reviennent finalement. Une nuée de puces les accompagnent, et même si les dents que nous montrent les singes ne nous en tenaient pas à une distance respectueuse, les parasites nous feraient fuir !

Il a plu cette nuit, et quand nous sortons du temple, une nouvelle averse nous pousse à nous réfugier dans un café dont l’expresso bien venu a un bon goût de chez nous.