Premier port d’entrée (et surtout de sortie !) du commerce espagnol avec le vice royaume de Grenade, la ville a connu des heures de gloire et des périodes difficiles.

La première fut l’incendie qui la ravagea 20 ans après sa fondation. Ce qui lui valu l’interdiction de construire en bois, et la création de cet extraordinaire centre dont les imposantes constructions de pierre font une merveille d’architecture.

Point de passage des esclaves africains importés en masse, il lui reste cette touche de Caraïbes. Nombre d’emploi subalternes sont occupés par des noirs noirs, alors qu’à mon sens dans le reste du pays que j’ai vu, les caractères raciaux sont beaucoup moins séparés qu’ici.

C’est ici qu’on célèbre Pierre Claver, un jésuite qui a consacré 50 ans de sa vie à adoucir ( !) les épreuves des africains débarqués dans les prisons où ils attendaient le droit d’être vendus.

En dehors du centre historique est des anciens quartiers avoisinants, Cartagène est une ville d’Amérique du sud comme les autres, populeuse, avec des efforts visibles d’entretien, mais des taches de pauvreté dans les barrios. L’activité économique se déploie aussi en hauteur : les tours témoignent d’une certaine réussite des entreprises qui peuvent les construire.

Getsemani, le quartier anciennement populaire, rendez-vous des routards à la première heure, est extrêmement pittoresque. Les maisons y sont humbles, colorées, et pourtant dans le style espagnol, avec patios et fenêtres à protections de bois.

La ville est entourée quasi entièrement d’impressionnantes murailles dont l’achèvement a précédé de très peu l’indépendance, qui a été proclamée ici en 1811, avec dix ans d’avance sur le reste du pays. Mal en a pris aux habitants qui se sont heurtés de front à la première réaction espagnole, mais ont gagné une réputation vis-à-vis du reste du pays. Je ne sais pas si cela compte encore beaucoup après deux siècles !

La mer ceinture la vieille ville, mais elle peine à apporter un peu de fraicheur. Les températures ici en saison sèche, grimpent allègrement au-delà des 30 °, justifiant la sieste qui endort le ville pour deux heures en début d’après-midi.

PS les conditions de transfert étant ce qu’elles sont, je renonce  (provisoirement) à illustrer mes billets. J’entretien une collection sur googledrive.