C’est le carrefour qui fait le lien entre la ville de Cartagena et le deux quartiers centro historico et getsemani, les seuls que nous ayons finalement explorés.  Agréables, mais touristiques, la faune étrangère est très présente, et les colombiens qui y vivent, en dehors des étudiants (il s’agit aussi d’un quartier universitaire), assez peu représentative sans doute de la moyenne des habitants.

Mais pourtant, le respect avec lequel les bâtiments y ont été entretenus et restaurés, les merveilles de couleurs et de soleil, la végétation exubérante font des ces maisons superbes ou modestes un délice pour les yeux, et un confort excellent, adaptés aux conditions climatiques. Si dimanche a été une journée étouffante avec au moins 32 ° à l’ombre, la même température lundi nous a paru plus supportable grâce au vent marin. Et le tour des remparts nous a semblé agréable malgré le cagnard.

Les rues ici ont certainement un numéro, comme partout ailleurs, puisqu’il sert de base à la désignation des maisons et des bâtiments publics, mais elles ont aussi un nom : calle del estanco de tabaco, calle del estanco de aguardiente, calle santo domingo, calle de la soledad, plazuella de la santisima trinidad : une très jolie petite place animée le soir par des jeunes qui viennent y flâner, faire la musique devant une église ouverte, plus pur style espagnol débordant de marbres, dorures et statues de saints habillés de brocard.

À une encablure de là – nous sommes dans un port, une quasi ile entre deux rades, une commerciale et celle, plus petite, des activités ordinaires – l’église de san pedro Claver,  un jésuite ami des nègres, qui y a sa statue grandeur nature, en bronze, légèrement usé et rendu brillant pas le frottement des gens qui se font prendre en photo devant, en compagnie de l’esclave qu’il réconforte.

Curieuse réaction du bronze au frottement. Comme le gisant de t’ Serclaes à Bruxelles, la statue de JPII devant la cathédrale réagit au niveau des mains et de la crosse, par contre la femme couchée de Botero, sur la place près de l’université, montre des couleurs plus claires à d’autres niveaux : seules les fesses et les seins sont de teinte claire ! je ne veux pas savoir pourquoi, je n’ai rien vu, ni personne s’approcher si fort de la sculpture.

Autre caractéristique des zones touristiques, la présence semble-t-il en augmentation, de « hôtel boutique restau » assez tendance, avec des bars salsa entre les petites échoppes de repas modestes typiquement colombiens : carne assada, lomo de cerdo, carne molida, blancs de poulet ou poisson avec l’accompagnement traditionnel de riz, patacon et yuca. Mais aussi les délicieux jus de fruits (en réalité le fruit entier mixé et servi avec de la glace pilée, très gouteux et rafraichissant, et en plus bourré de fibres et de vitamines !