Si Popayan est la ville blanche, San Augustin serait la ville blanche et verte comme le proclame son drapeau.

Plutôt un gros village, avec sa vie en deux parties : du côté du parc archéologique, la ville des touristes, hospedajes, restaus veg, boutiques de souvenir, et de l’autre côté, vers l’est, la ville des Colombiens, avec le marché, les superettes, les droguerias – pharmacies.

Entre les deux, la place de la mairie (alcaldia) et le bureau de Police.

Une église de chaque côté, à l’ouest l’église San Augustin ancienne, plutot bourgeoise et de l’autre Notre Dame de Lourde plus populaire qui ne date que de deux ans. Sans compter une salle évangélique dans le quartier populaire, de toutes petites dimensions si on la compare aux capacités des églises catholiques.

Les rues qui n’ont pas été trop remaniées constituent une enfilade de façades blanches, sans étage, avec un toit à large débordement, le ‘zocalero’ et les huisseries d’un vert uniforme. Chaque maison a une porte sur la rue, sans fenêtre, ouverte pendant la journée, c’est la façade par laquelle on fait des affaires. L’autre coté de la maison donne sur une cour commune, qui joue le rôle du patio des demeures de riches.

Ces demeures de riches, on en trouve bien sûr, mais de la rue, on a du mal à les distinguer : même façade, sauf qu’elle a souvent un étage, quelques ouvertures à volets de bois ou de fer, qui permettent d’installer une boutique. Par contre l’intérieur entoure un patio jardin, avec une galerie couverte à l’étage, qui en fait un enchantement sous ce climat.

Le marché se compose de deux parties. La partie couverte, bâtie, avec quelques échoppes fermées, fonctionne tous les jours et abrite des marchands de tout : nourriture, bibelots, légumes, chaussures (extrêmement important ici, les chaussures !)

La partie non couverte, une espèce de placette non revêtue, rassemble deux jours par semaine (dimanche et lundi) les paysans des environs qui arrivent de leur montagne avec leurs sacs de haricots, de patates, de yucca, de plantain, les botes d’oignons, de cotes de bette, de coriandre.

Il y a aussi tout à coté une ‘graineterie’ où ils vont livrer principalement le café.

Les bus colorés, les jeeps, les carioles à chevaux et les motos envahissent dans un ordre approximatif l’espace qui leur est réservé. Et dès la fin de la matinée, chacun repart, ayant échangé un sac de haricot contre un régime de bananes, une poule contre les légumes pour la semaine, ou quelques billets qui s’échangent avec dextérité : ‘mil pesitos’.

Et maintenant c’est la fête, les bars regorgent de musique, les salles de billard donne l’occasion de boire une bière. Même si les boutiques sont ouvertes 7 jours sur 7, le dimanche marque quand même la coupure de la semaine.