Je m’attendais à un pays de glace, à grelotter sous la neige et dans des vents terriblement froids et cinglants. J’ai prévu quatre couches de vêtements, dont une couche imperméable à l’eau et au vent, en espérant échapper à la mort par glaciation. Les naturels du pays me disent que j’ai de la chance, le beau temps qui ne nous quitte pas depuis plusieurs jours est - semble-t-il - exceptionnel, mais en cette fin de printemps, l’équivalent pour moi d’un beau mois de juin, je ne suis pas dépaysé. Il fait beau , le soleil brille avec pune vigueur que nous ne connaissons dans notre vielle Europe qu’au dessus des trois mille metres, il y a du vent, certes, mais le plus souvent il est presque chaud. La canicule, quoi! Quand on nous annonce une journée pluvieuse, comme aujourd’hui, nous recevons pendant un quart d’heure de timides gouttes qui de toutes façons, sont évaporées avant de toucher le sol. Bien sur, nous ne sommes pas en hivers, je suppose qu’en juillet il fera moins doux. Surtout en tenant compte que si nous avons maintenant des journées de 5:00 AM à 11:00PM, en hivers elles seront de 11:00 AM à 5:00 PM. Toutes les maisons sont chauffées au gaz, un petit radiateur qui doit avoir du mal à passer au dessous de 0°C, les murs sont en brique creuse de 14, cimentées des deux cotés. Quant aux toits, c’est encore pire: sur les chevrons, une couche de planches comme plafond et sous toiture, puis des tôles, de simples tôles qui chauffent au soleil mais qui doivent être gelantes sous la neige. Je veux bien croire que les gens ici aient une résistance particulièrement grande au froid, mais je doute que s’ils en souffraient, ils n’auraient pas encore pris de mesures pour y échapper. Il faut dire que dans ces pays où le tourisme n’occupe que 5 mois sur 12, nombreux sont les gens qui en hivers, remontent sous des latitudes plus clémentes, et moins couteuses. Il semble que si les salaires sont le double ici qu’a BA, le cout de la vie serait aussi le double, en comptant la maison, les vêtements, les denrees importees de loin, le chauffage…. Quant aux plantes rencontrées dans les jardins, elles ne doivent pas résister à six mois de neige. Lilas, en fin de saison, iris déjà tous fanés, rosiers de grande taille totalement épanouis. Bien sur les jardins sont en ville, donc moins exposés que les plantes de la pampa. Je ne voudrais pas mettre en doute la légendaire rudesse du climat du sud, mais alors, c’est que le réchauffement climatique a déjà joué. Et que tout compte fait, il doit faire bon vivre ici.