Aujourd’hui nous « descendons » à Goulimine/Geulmin…

Je dis descendre parce que c’est plein sud. Et je donne les deux orthographes les plus courantes : il faut dire que la transcription de l’arabe en caractères latins n’est pas vraiment standardisée

La route passe d’abord par un col  - impressionnant pour les novices que nous sommes, parce que sans parapet, mais assez bien sécurisé - route large, pentes abordables, bas cotés pratiquement partout.

C’est une plongée dans le désert. Au sortir de Sidi Ifni, on commence a voir des champs de cactus, figuiers de barbarie en rangs serrés tout au long des pentes qui descendent la mer. Quand on a passé le col, c’est un peu différent. Il y a toujours des cultures de cactus, mais là on commence à la voir en situations privilégiées, abritées du vent, et sans doute plus soignées. OLYMPUS DIGITAL CAMERA

C’est me premier signe de la désertification. Pourtant, il s’agit encore de terres cultivées, puisque les tracteurs s’en donnent a coeur joie depuis que la pluie est tombée, et la végétation d’un vert tendre pousse rapidement au bord des routes. Les moutons et les anes broutent consciencieusement, tant qu’il y a un semblant d’humidité. En quelques kilomètres on passe au désert, et la végétation va se réfugier dans les oasis. le désert

La ville de Geulmine, assez étendue (on nous a parlé de 120.000 habitants) avec son marché aux chameaux le samedi, est l’ancien rendez-vous entre les berbères (turban blanc) et les sahraoui (turban bleu). L’activité tourne autour de l’agriculture : tracteurs, commerces de légumes, etc). nous sortons de la ville par le sud, route N12 qui pourrait nous conduite jusqu’à Zagora, mais nous nous arrêtons à quelques kilomètres dans l’oasis de Tighmert/Tekmart.

Village serré sous les palmiers, petits carrés de terre fertile qui donnent des carottes d’un kilo et des tomates en pagaille, des pommes de terre grosses  comme le bras, avec des oranges et des bananes.

l'oasis

Les gens ici ont aussi un troupeau dans le djébel alentour, moutons et chameaux qu’ils suivent en campant sous la tente.

C’est du moins ce que nous raconte le sahraoui qui s’assied à coté de nous au snack où nous .prenons une salade marocaine vers 13h00, dans le calme de la sieste, tous commerces fermés.

On sent cet homme heureux de venir nous parler, nous expliquer qui il est, dans un français parfois rocailleux, mais très coulant.

C’est surtout Christine qui l’interroge, il semble y prendre plaisir. Soudain, changement de ton. Un « barbu » pénètre dans le snack, la calotte blanche vissée sur la tête, regard noir tout autour de lui, et notre homme prend congé précipitamment, sans même avoir eu le temps de consommer.

Même s’il nous a affirmé que le roi n’aime pas les religieux, il semble qu’il y ait tout lieu de se méfier de leur influence dans le pays.