Sans doute plus fatigué que je ne le pensais de notre balade à vélo de la veille, je n’ai pas eu le courage de louer le scooter prévu pour aujourd’hui. Je suppose que la mauvaise positon sur un vélo d’emprunt a causé ce mal au dos qui m’immobilise. Pas grave, il y a une plage à Varkala, la mer est toujours aussi agréable, le bain réconforte et quand la température dépasse n peu trop les 35 ° sur le sable, il reste la falaise. En hauteur, l’air est plus doux, un petit vent frais éponge la sueur, et nous dénichons - dommage d’avoir mis tant de temps à le trouver- un café à l’italienne qui sert un véritable esspresso, 2 oz, un ristreto , 1 oz, un machiato, 2 oz et 1 oz de « steamed milk », et aussi l’americano (meme quantité de café, mais 10 oz d’eau), etc. serré, pas tout à fait la saveur Lavazza à la quelle je me suis habitué, mais savoureux. Dans cet établissement qui a aussi un vrai four à pizza (wood fired, cuite au feu de bois), tout rappelle l’Italie, y compris une reproduction de la Cène de Leonard de Vinci, et la tete du patron, dont je soupçonne fortement qu’il ne soit pas né ici, mais plutôt quelque part entre Milan et Palerme ! Relache pour nous, mais pas pour le temple voisin de l’hotel : depuis tot le matin et jusqu’à 2 h de la nuit, un récitatif, parfois accompagné de rythme au tambour, est diffusé en direct. Les voix changent régulièrement, il arrive qu’on distingue des bruits de micro posé et repris, ce n’est pas de la musique enregistrée. C’est donc une partie de la fete à Ganesh que nous avons croisée hier. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un « clergé » établi, au sens où nous le connaissons en europe. Il faut savoir qu’en Inde, seuls quelques temples ancien et de grande valeur artistiques, architecturale ou historique sont propriété de l’état. Pour le reste la multitude de temples et sanctuaires à la disposition des hindous est due à la générosité des croyants les plus aisés, tant pour la création que pour l’entretien. La répartition des lieux de culte entre les différents dieux, n’est donc pas due à leur rang au panthéon des avatars de Brama, mais à la dévotion que ces derniers peuvent inspirer à leurs fidèles, notamment les plus aisés. Ce qui explique probablement que Ganesh soit sensiblement plus représenté que les autres. Il faut savoir que Ganesh, bon vivant replet, à tète d’éléphant et avec quatre bras, deux pour s’occuper du spirituel, deux pour répartir l’abondance sur la terre, est, comme Mercure chez nous, le dieu des commerçants, des voleurs et des menteurs de tout acabit : avocats, littérateurs, bonimenteurs (que mes amis commerçants, entrepreneurs, avocats ou profs de lettres me pardonnent, ceci n’est pas une opinion personnelle ou un jugement de valeur, juste la traduction littérale du concept correspondant à ce dieu) … Il a donc une place toute particulière dans le cœur de la moitié des indiens qui pour pouvoir survivre, doit se lancer dans le bizness de sa propre initiative.