Avant de quitter Madurai, il nous restait une journée que nous avons consacrée à un « tour ». on démarre tôt le matin, on vas en bus jusqu’à un endroit remarquable, on fait un sight seeing tour, puis on revient au point de départ. Sous la houlette du gouvernement indien, dans le cadre du tourisme et de la promotion des sites remarquables, nous sommes donc allés à Rameshwara.

C’est une ville (un village) sur la côte est du Tamul Nadu, à l’endroit où l’ile de Ceylan – le Sri Lanka – est reliée au continent par l’isthme d’Aman. N’imaginez quand même pas qu’on passe à pied d’un pays à l’autre. D’abord parce que depuis plusieurs dizaines d’années, la mer a emporté les iles qui traçaient la route, puis ensuite parce que le territoire cingalais correspondant est sous embargo, la province de Jafna, nord de l’ile de Ceylan, a été il y a quelques années seulement le siège d’une guerre civile, le terrain n’est pas encore déminé.

Du côté indien, il s’agit d’un sanctuaire hindou réputé, un petit Bénarès, où les croyants viennent prier un bouddha auquel nous n’aurons pas accès, et se plonger dans la mer qui est ici douce et agréable, même si elle peut être un peu plus agitée que ce que nous avions à Mamalapuram.

La participation est modique : bus, guide, lunch, le tout pour 450 roupies par personne. Nous sommes donc les seuls white people dans un bus de 30 personnes. Le trajet est ce qu’il est : départ promis à 7 heures du matin. Nous sommes là à temps, nous embarquons, mais de retard en retard, il est bien 8h passées quand nous prenons la route. Qu’à cela ne tienne, nous arriverons à temps au temple, il ferme pour le lunch time, de 12 à 14 heures, et à 14 h nous serons de nouveau sur la route. Le chauffeur a un bon Klaxon et une précision désarçonnante. Contrairement à un chameau, Il passerait par un trou d’aiguille.

La fin du voyage se termine par le passage d’un pont qui relie l’ile du temple à la terre ferme côté indien, pont remarquable parce qu’il est doublé d’une voie ferrée presque au niveau de l’eau, avec un pont-levis qui permet par moment le passage des bateaux d’un coté à l’autre de l’isthme.

Le guide n’a sans doute pas cru que ses commentaires pourraient nous intéresser, peut être parce que nous ne sommes pas des dévots de Rama. Il ne nous adresse pas la parole et ne s’exprime qu’en Hindi. Heureusement le chauffeur nous prend sous son aile protectrice et nous explique comme il le peut ce qu’il faut savoir.

Le temple nous est interdit pour cause d’appareil photo que nous ne pouvions pas avoir sur nous, mais la station balnéaire (pardon le bout de plage sacrée) nous est accessible. Les gens avancent de quelques mètres dans l’eau, tout habillés, et partagent la plage avec beaucoup de vaches – elles sont sans doute toujours aussi sacrées qu’elles ont pu l’être de tous temps, et profitent allègrement des reste de pique-nique que les gens abandonnent sur la plage après leur passage.

Ce qui nous est accessible aussi, c’est les magasins dans lesquels le guide entraine les touristes d’un jour, pour ramener de leur escapade un souvenir pour la famille et les amis.

L’ambiance est bon enfant, les gens nous ont à la bonne, cherchent à nous faire plaisir. Nous ne coupons pas à la séance de selfies avec un groupe de jeunes gens qui croise notre route à un arrêt. Retour à 20 h un peu fatigués, mais ravis d’avoir participé à ce pèlerinage.