Excursion du jour : la forteresse tricentenaire établie vers 1750 par les Hollandais à la pointe Sud de l’Île, conquise un siècle plus tard par l’empire britannique et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco pour sa valeur mémorielle.

Nous prenons le train à 9h40 am à la gare de Matara, le train se remplit à chaque arrêt de nouveaux touristes sur le chemin de Colombo pour rentrer chez eux. Il est déjà plein quand nous arrivons à Galle, et il y a encore des plages à desservir pendant les deux heures de trajet jusqu’à la capitale.

Très curieusement, le premier groupe de touristes que nous identifions, en dehors de chinois omni présents, mais en individuel, est composé de quelques Bataves, peut être en pèlerinage sur les traces de leurs ancêtres, fondateurs de la Nederlanse Hervormde Kerk dont le sol est pavé des tombes des premiers colons du lieu. On distingue bien, sous l’aspect fruste et improvisé de la constructions (les marins de l’époque n’étaient pas des maçons), les caractéristiques de ce culte encore vivant aux Pays Bas. Aucune statue – si ce n’est deux ex-voto introduits plus tard quand les anglais méthodistes ont tenté de convertir leurs prédécesseurs – une chaire immense, un autel de bois réduit à sa plus simple expression, pas de table de communion, le chœur réduit à un espace vide destiné à recevoir l’exemplaire de la Bible imprime en Hollandais, des vitraux assez simples, juste quelques morceaux de verre colorés qui n’assombrissent pas le lieu, et bien l’orgue! Un saut de trois cents ans en arrière.

Les épitaphes indiquent les difficultés de la vie des marins conquérants de l’époque, qui allait rarement au-delà des 40 ans, ainsi que des rares femmes admises à accompagner leur maris haut gradé – Gouverneur van de land Galle en Mature, Hoperkoopmanen, secunde van de Gallse Commadeur, schipper en meester – sans compter les enfants nés sur place et morts en bas âge.

Le reste de la vieille ville, entourée d’énormes remparts avec fortifications imprenables, est constitué de maisons basses de teinte claire, à toits de tuiles rouges. On y trouve une bibliothèque, des écoles – dont une école Montesori – des auberges, des bâtiments administratifs, et bien sur des quantités de boutiques à touristes. Mais comment croire que dans un pays dont le bouddhisme est la religion majoritaire, il y ait tant de chapelles : Nederlandse Hervoormde kerk déjà nommée, églises méthodiste, anglicane, baptiste, et même un Carmel saint Joseph !

Cela a un certain charme, mais la vraie ville est ailleurs que dans ce fortin.

Une gare ferroviaire, une gare routière, un hôpital, des écoles dont les élèves sont tous habillés de blanc, des étudiants dont nous apprendrons qu’ils apprennent le coréen dans l’espoir d’aller travailler chez Huawei.

Je reste impressionné par l’aspect propre et soigné de ce pays. Même si on constate le faible niveau de vie, le Sri Lanka est un pays ordonné. Pas de motocycliste sans casque ici ( je suppose que l’amende doit être dissuasive) Peu de papier ou de plastique dans les rues ou dans les champs, et pourtant les gens ne sont pas plus disciplinés qu’ailleurs avec leurs déchets, ça fait du boulot pour les balayeurs.