C’est un avantage de connaitre quelqu’un dans le pays que l’on vient visiter. Surtout que Grégoire est dynamique et ne sait pas vous faire voir tout ce qu’il aime, tant il y en a !

Modérons nos envies, le sommet à 3500m, c’est peut-être un peu optimiste, parce que nos deux heures de rando hebdomadaires ne nous ont pas armés pour une ascension de 4 heures et 500 m de dénivelé.

On va se contenter du lac de Guatavita, 2 heures de grimpette pour admirer du dessus la fameuse lagune comme un œil ouvert vers le ciel. C’est ici dedans, au cours de la cérémonie d’intronisation, que le nouveau cacique des Muiscas, enduit de poudre d’or, était lavé dans l’eau qui bien sur renfermait les dons déversés tous les 20 ans. Mais ce n’a jamais été un site aurifère, contrairement à ce que les conquistadors se sont mis dans la tête. D’autres commentaires sur ce sujet dans le post d’hier sur le museo del oro.

La visite guidée nous permet de découvrir dans le même temps la flore altoandine, le paramo, composée de ces plantes tropicales d’altitude si particulières, dans des ceintures d’altitude bien définies autour des sommets entre la zone des forêts et celle des neiges éternelles.

Là comme ailleurs les ravages de la présence de l’homme ont été destructeurs. La « colline » qui entoure le lac de montagne de couleur émeraude (due au ciel, aux pierres qui y étaient jetées autrefois), est transformée en parc naturel protégé (enfin !). Ce qui n’empêche pas les incendies, hélas, mais permet de concourir à la reconstitution de cette biodiversité andine qui rend jaloux toutes les firmes pharmaceutiques.

De la lagune, le soir approchant, nous nous dirigeons vers le logement réservé, dans un hostal particulièrement accueillant et typique, el Monte Verde : dans le plus grand respect de la nature, une jolie maison tenue par deux hôtesses qui animent un cercle de femmes pour le jardinage (bio bien sûr)

Le lendemain nous nous baladons un peu dans la campagne- montagne environnante, jusqu’à une cascade intrigante. Je ne connais pas la raison qui a inséré dans le mur une fenêtre éclairée.

La montagne a toutes les allures de chez nous, l’air y est vif, le soleil chaud - même brulant si j’en crois la couleur de mon crâne après une demi-heure de promenade….