Medellin (prononcer Médéjine) est la seule ville de Colombie à s’enorgueillir d’un métro. Il y a de quoi s’enorgueillir, ce métro est efficace. la ligne principale nord sud suit le fond de la vallée sur un pont à travers le centre de la ville, sans y être gênante, et dessert plusieurs lignes de « metrocable » des navettes de funiculaires qui grimpent vers les barrios à l’est et à l’ouest. Il y a même un « tranvia » pour doubler le métro là où la vallée s’élargit un peu.

Autre caractéristique de Medellin, c’est la ville des « paysas », une population développée en vase clos depuis plus de 200 ans, mélange de juifs, de basques, d’espagnols et d’allemands principalement, beaucoup plus claire que ce que nous avons vu ailleurs dans le pays, même Bogota.

C’est ici que je remarque les premiers sdf, et quelques mendiants. Je suis même abordé sur un trottoir par un homme qui me tend la main en disant ‘tengo hambre’, j’ai faim, mais il a disparu avant que je réalise ce que je viens de voir. Pourtant le nouvel essor de la ville depuis 15 ans a réformé fondamentalement les dérives de la période de la « violencia » et des narcos. Plusieurs centres d’hébergements et de réhabilitation existent, très fréquentés sans être surpeuplés. Mais une condition pour y être admis pendant 6 mois est de renoncer à la drogue et à toute activité illicite. Ce qui explique qu’on puisse voir le matin, jusqu’en début d’après-midi, des hommes dormant sur des cartons le long des murs dans certains quartiers. A l’impossible nul n’est tenu.

Le quartier du Prado où nous logeons regorge de petits marchands et de galeries commerciales, l’activité y est intense du matin au soir : « a la orden » crie chacun pour présenter sa marchandise, à votre service !

À tous les coins de rues, on trouve des « restaus » ù on peut consommer pour un prix variant entre 9500 et 20000 pesos, le menu du jour : soupe de poisson ou de frillole – frijoles, les haricot rouges-, plat de viande grillée – asada- (res, cerdo ou pechuga, entendez bœuf, porc ou blanc de poulet), servi avec riz, verdura (salade de choux) et papas francesas, des frites un peu trop molles. Le tout accompagné d’un verre de ‘limonada’ jus de citron coupé d’eau et sucré a la panela – sucre de canne non raffiné. Et oui, malgré tout on finit par s’en lasser, mais difficile de rabattre sur les empanadas ou autres bocadillos, c’est quand même beaucoup de gras, toutes ces fritures.

Et pour le déjeuner, oubliez les croissants. Il y a des croissants, mais ils sont fourrés au fromage ou au jambon !