Nous quittons notre hostal ce matin, en taxi pour aller au terminal de bus, nus avons de l’avance, mais le terminal n’est pas fait pour attendre : bruits, odeurs, inconfort. Nous sommes soulagés d’embarquer dans un buseta à moitié vide.

La première heure du parcours est sportive : route de montagne, circulation pas intense, mais présente. À un moment, le moteur fait un gros boum et on s’arrête au bord de la route pour réparer. Etre chauffeur dans ces conditions demande plus que de savoir conduire.

J’imaginais qu’une double ligne jaune au milieu de la route signifiait qu’on ne peut pas dépasser. Je dois m’être trompé. L’interdiction de dépasser, c’est quand il y a un véhicule en face. Et quand on ne sait pas s’il y en a un, on va voir. C’est alors qu’on peut dire qu‘il n’y en avait pas.

Au de là de cette première heure, la conduite devient autrement plus hasardeuse. La route n’est pas revêtue sur une trentaine de kilomètres. Avec une jeep, on le sent, mais avec un véhicule qui a plus de 5 m entre les deux essieux, ça devient du sport.

La route monte, monte, monte. Nous atteignons la zone du paramo. Par moment, il n’y a même plus de fincas ni de bétail. La piste serpente entre deux rochers taillés abrupts, et parfois une ouverture entre les tiges poussiéreuses nous révèle une immense vallée encaissée, une chute vertigineuse de plusieurs centaines de mètres.

Puis nous nous arrêtons le long de la route, revêtue de nouveau, à l’heure de l’almuerzo. Il doit y avoir un peu de population à l’entour, mais pas réellement d’agglomération. Il nous faudra encore une heure et quelques nouveaux kilomètres de piste pour traverser Isnos, petite bourgade de montagne aux constructions basses.

Nous arrivons au carrefour qui conduit à San Augustin. Le bus nous dépose pour nous confier à un taxi qui nous amène à bon port, 5 kilomètres plus loin et 300 m plus haut.

Nous voilà arrivés à l’hospedaje retenu hier par internet via booking.com. Nous sommes très bien reçus, mais pas attendus. Internet aurait du mal a arriver jusqu’ici ? pourtant, la wifi fonctionne à merveille. Et contrairement à ce que prétendait le site de réservation, il y a une chambre avec baños privé et l’établissement est loin d’être plein quand nous pensions réserver la dernière chambre disponible.

Visite rapide de la « ville », nous repérons un restau pour c e soir, et nous nous habillons quand la nuit tombe. Il fait frais ici.