Nous sommes prévenus, premiers arrivés premiers servis. Donc à 5:49 nous réveillons le chico qui garde la porte pour nous permettre de rejoindre les jeeps qui démarrent tôt. Pour Pitalito, c’est juste 45 minutes, et le soleil se lève pendant la route.

Au Terminal, premier changement, nous achetons un ticket pour la Plata et on nous embarque dans une buseta pour Neiva. Les bagages sont dans le coffre, et une grosse demi-heure de trajet nous conduit au terminal de Garzon, par une route pan américaine presque à plat.

Changement de décor. Pour la Plata, c’est un crossover avec deux banquettes dans le plateau utilitaire, et le chargement au-dessus. Nous sommes attendus, on nous embarque dans la cabine, et  j’ai juste le temps de passer aux baños.

La première partie du parcours est assez facile, ce n’est plus la pan américaine, mais elle en a le caractéristiques, on tourne un tant soit peu, mais on monte à peine. Le 80 est de rigueur, sauf devant les écoles, zona escolar, délimitée par deux casse-vitesse du type que personne n’oerait franchir à plus de 20 à l’heure. Efficace. Puis la route change. Elle se rétrécit et commence à monter. Et à tourner, à tourner, à tourner… Parfois, le goudron est parti sur 20, 50, 200 mètres, la chaussée a été réempierrée tant bien que mal. On passe, lentement, mais on passe. Plus loin, la chaussée est rétrécie… par d’énormes blocs de rochers qui ont dévalé la pente. On passe.

Le gemps se gâte. Une averse s’annonce. Le chauffeur s’arrête pour bâcher la cargaison sur le toit. Dans quel état retrouverons-nous nos sacs à dos?

La portion de route suivante est une simple piste, jusqu’à ce que La Plata nous apparaisse dans la vallée : une multitude de toits de tôle, brillants sous le soleil.  La descente est en meilleur état que le reste et nous arrivons au marché où nous devons trouver un véhicule pour Tierradento.

Juste trop tard. Le véhicule qui va partir quand nous arrivons est plein, nous devrons attendre deux heures que le suivant se prépare.

Après la pause, nous repartons. La route est en réfection de toutes part. Plusieurs ponts en reconstruction nous obligent à des détours par des morceaux de piste assez provisoires. Dans deux ou trois ans, ce sera un plaisir de venir ici !

Finalement, nous passons l’entrée du parc, personne ne s’arrête. En principe la route est bloquée, la jeep devrait nous laisser au pont en bas de la côte qui va jusqu’à San Andrès. Mais le chauffeur se rend compte que nous allons tous à San Andrès, et il nous débarque, nous fait passer un pont de bois pour les piétons, tandis qu’il se lance au travers du gué, allégé d’une dizaine de personnes. Puis il nous reprend et nous évite une grosse demi-heure de montée vers l’hôtel où nous attend Doña Eva.

Au total, 8 heures de trajet, 6 heure de route. Heureusement que nous avons décidé de ne pas retourner à Popayan pour venir ici ! ça nous aurait demandé au moins 4 heures de plus. Juste qu’on n’aurait eu que deux changements….