Je dois avoir un magnétisme particulier avec les zones sèches… dans le sud Tunisien, j‘ai assisté au plus magnifique orage qu’on ait vu depuis 20 ans à Sidi Ifni, je suis arrivé avec les inondations j’ai vu couler l’Oued Draa près de Merzuga dans la Pampa argentine, nous avons eu droit à des averses toute une journée et dans le « désert » de Tatacoa, il pleut depuis deux jours.

Bien sûr avec plus de 1000 mm d’eau par an, c’est plus une zone sèche qu’un désert. Mais au vu de la végétation, il n‘y a quand même pas beaucoup d’eau ici. Les cactus, les plantes épineuses et beaucoup de cailloux. Des rouges et des gris. Mais il y a aussi des sources dans le désert : chaque implantation fore un puit et trouve la nappe aquifère assez peu profonde en définitive. C’est ce qui permet la végétation qui entoure les estancias, et même des piscines.

      

Et depuis deux ans, il pleut, beaucoup plus qu’avant. Les 3 périodes de pluies se sont transformées en six ou plus. C’est bon pour les sources, pas pour le tourisme. Quand on vient chercher le désert, on est vite déçu par la présence d’eau, si on y réfléchit. Heureusement la plupart des touristes ne pense pas plus loin que les mots qu’on leur propose et se contentent de voir des décors ravinés par les pluies pour s‘imagine dans le Nevada.

Mais ce matin après plusieurs heures de pluie ininterrompue, la poussière du sol est transformée en boue, on patauge, il y a même un bus en travers de la route qui bloque l’accès à notre gite. Le tour prévu à 9h00 sera retardé, c’est sur. Comme nous avons une matinée libre, nous nous lançons courageusement à la recherche de l’observatoire. En quelques dizaines de mètres, nos chaussures pèsent des tonnes, nous louvoyons en dehors des sentiers en essayant de nous tracer une piste un peu moins boueuse.

Peine perdue. En rentrant à midi à l’hostal, nous déclarons forfait. Ce n’est peut-être pas la bonne solution, puisque le soleil se met à briller et à sécher tout autour de nous. Mais nous avons décommandé notre guide, qui viendra demain matin, Ojala que no llueva, pourvu qu’il ne pleuve pas cette nuit….

Après la tombée du jour après le repas nous retournons à l’observatoire. Cette fois, le chemin est durci, les 10 cm de boue de ce matin forent une croute que le passage des véhicules a ramené sur les côtés. Qu’importe, tout est prévu, une énorme machine jaune, un scrapper, va arranger ça dans la journée, et la route sera de nouveau ‘carrossable’ !

Pas beaucoup de chance ce soir pour l’observation des étoiles. En plein zénith, une demi-lune resplendissante cache tout rayonnement stellaire et l’horizon est encombré de vapeurs. Le commentateur nous montre les quelques astres principaux qui restent visibles, et nous raconte la mythologie grecque par le menu.

Nous apprendrons demain que l’observatoire officiel est tenu par la municipalité qui a un désaccord avec le scientifique qui avait été nommé pour le diriger, et que le personnel qui l’entretien maintenant n’a pas les mêmes capacités. Alors qu’un second observatoire, privé, a été établi à un kilomètre d’ici, mais qu’on n’en fait pas beaucoup de publicité, bien sûr. Question d’argent et surtout de commissions… l’éternel sujet de discussion en Colombie. Peut-être à tort parfois, mais bien souvent à raison sans doute, la population accuse les dirigeants de détournement de fonds, qui expliqueraient l’état désastreux des infrastructures publiques.